Si les sociétés civiles de placement immobilier ont su résister au krach économique provoqué par le premier confinement, nombreux sont les observateurs qui examinent à la loupe leurs nouvelles performances avec le second confinement, à un mois avant la fin de l’année. L’avis des spécialistes est attendu par les investisseurs en ce qui concerne l’investissement en SCPI pour les prochains mois.
La situation générale sur le marché de la pierre
Le marché de la pierre a connu une période de turbulences pour l’immobilier professionnel, tandis que les biens à usage résidentiel n’ont pas connu de lésions manifestes pour la plupart d’entre eux. Les locataires exerçant dans les secteurs d’activité les plus asphyxiés par la crise peinent à retrouver l’équilibre malgré la relance des activités avec le déconfinement enclenché vers la fin du premier semestre.
D’autres locataires en revanche continuent à tirer profit de la conjoncture actuelle. En bref, la crise a généré ses effets sur le taux d’encaissement et de recouvrement certes, mais l’atteinte du seuil critique n’est pas à craindre.
Le taux d’occupation des immeubles tertiaires est aussi en baisse en raison du télétravail qui prend de l’ampleur. Toujours est-il que la résiliation des baux n’est pas envisagée pour la majorité des locataires qui ont su rebondir face à cette nouvelle donne : réaménagement des espaces, réorganisation de l’emploi du temps pouvant combiner à la fois télétravail et présence physique au bureau.
Quoi qu’il en soit, le retour de la situation et des performances d’avant crise ne sera pas encore pour les mois à venir.
Quelle situation pour les SCPI ?
En ce qui concerne les sociétés civiles de placement immobilier, les loyers dont le paiement a été reporté pour certains locataires ont été recouvrés à 95%. Le taux d’encaissement est en effet encourageant et traduit une fois de plus la solidité des SCPI qui ont su mettre en place les meilleures stratégies dès leur création initiale. De plus, les investisseurs perçoivent leurs dividendes, contrairement aux mises en garde de certains observateurs.
Malgré la nouvelle période de confinement prescrite sur toute l’étendue du territoire, les spécialistes demeurent confiants et optimistes. Rappelons en effet la principale force des SCPI : leur diversification sur plusieurs niveaux, leur permettant de répartir les risques entre les locataires.
Par ailleurs, notons que les SCPI sélectionnent leurs actifs et leurs locataires, suivant des critères très spécifiques. Ainsi, la majorité des immeubles tertiaires sont des actifs « Core » c’est-à-dire ceux situés dans un emplacement stratégique à fort potentiel et à rareté foncière, dans les espaces prestigieux. Les baux sont fermes et courent sur une longue durée. Ces actifs Core sont sécurisés et privilégiés par les grandes enseignes et les groupes internationaux dont les loyers sont garantis. En somme, pas de crainte de résiliation des baux sur les immeubles tertiaires donc, pour les SCPI. Ce sont d’ailleurs des immeubles sur lesquels il est tout à fait possible de créer de la valeur même en temps de crise et bien au-delà.
Pour les immeubles de bureaux caractérisés par une « obsolescence technique » et situés dans un emplacement moins dynamique, des travaux de rénovation et de remise aux normes en fonction des nouveaux besoins pourraient être envisagés. Ce, afin de leur donner un nouveau souffle.
Dans le pire des cas, les immeubles éventuellement désertés pourront être recyclés selon la demande en vigueur, et en considérant les besoins futurs.
L’impact de la crise sur la valeur des immeubles et des parts
Les spécialistes prévoient un éventuel bouleversement concernant la valeur des immeubles, toujours en fonction des critères tels que la qualité. Les actifs Core maintiendront une valeur élevée. Une éventuelle valorisation des parts des SCPI pourrait avoir lieu pour certaines d’entre elles, toujours en fonction de la composition de leur patrimoine. Pour l’instant, le prix actuel de la part sera maintenu.